2024-04-04

Un enfant sans papiers boitille dans un champ boueux quelque part en Suède et nous montre une frontière. La frontière semble réelle, presque comme une frontière nationale, et la franchir aurait pour lui des conséquences désastreuses. Il nous apprend qu'il vit à l'intérieur de ce territoire délimité par cette frontière depuis quatre ans.

“J’ai vécu autrefois dans un pays en transformation. La dictature était tombée et laissait derrière elle un vide : une ville blessée avec des maisons blessées et des gens blessés. J'ai commencé le matin, avant l'aube. J'ai enregistré le réveil de la ville chaque jour. J'ai filmé des sans-abris, des chiens qui parcouraient la ville en couple, toujours ensemble. Un matin, dans ans un passage à niveau se trouve un chien mort. Son partenaire se tient à ses côtés.”

Une installation vidéo où le son de la ville de Téhéran produit des "beats” interdits et où la jeunesse danse et rape au rythme de l'espace public. C’est l'histoire d'une société qui les rejette, de rues qui appartiennent au gouvernement et d'une vision de la liberté par la création dans l’instant présent. Vendeurs ambulants et passants s'accordent et créent une chorale imaginaire qui soutient les jeunes, et montrent que l’espace public devrait appartenir à ceux qui y vivent.

En 1909, dans une Suède non démocratique, un enfant bâtard naît et reçoit le nom de Hervor. Sa mère n'est pas mariée, c'est pourquoi elle est traitée de « pute » et chassée de sa maison. Hervor grandit dans des refuges et des orphelinats, indésirable, rejetée par la société. Telle une adulte, elle passe sa vie à lutter pour la justice sociale. Knutte Wester donne vie aux souvenirs de sa grand-mère à travers ses peintures animées et des images d’archives.

10 août, nuit de la San Lorenzo : une femme se souvient de l'été 1944 quand, à peine âgée de dix ans, elle vit sa petite ville de Toscane subir dans la terreur les exactions de l'armée allemande.

Les quelques images et récits de l’Insurrection du Ghetto de Varsovie sont légendaires. On en oublie que le soulèvement a été un acte de résistance longuement préparé par des milliers de jeunes militants juifs dont on a souvent perdu la trace, et que les femmes y ont joué un rôle primordial.