Frida Kempff, née en 1977 à Sala, en Suède, est une réalisatrice et scénariste reconnue pour son regard sensible et profondément humain sur les récits qu’elle met en scène. Après des études à la prestigieuse Académie d’art dramatique de Stockholm, elle entame sa carrière dans le domaine télévisuel avant de se tourner vers le court métrage et le documentaire, avec une attention constante portée aux thématiques de la vulnérabilité, de la mémoire, de l’isolement et du rêve.
Elle attire l’attention internationale en 2010 avec « Bathing Micky » (Micky Bader), un court métrage documentaire consacré à une femme âgée membre d’un club de natation. Ce film lui vaut le Prix du Jury au Festival de Cannes, faisant d’elle la première Suédoise depuis 1957 à remporter un prix dans la compétition officielle des courts métrages.
Elle poursuit avec le court de fiction « While You Were Gone » (2011), sur la relation complexe entre un père et son fils, puis « Circles » (2015), un documentaire sur le retour à Stockholm d’un ancien volontaire de Médecins Sans Frontières. Cette même année marque son passage au long métrage avec le documentaire « Winter Buoy« , plongée dans un programme de soutien aux femmes enceintes en situation précaire à Toronto. Le film est salué par la critique et projeté dans de nombreux festivals internationaux (Göteborg, Hot Docs, IDFA…), remportant notamment le prix du Meilleur documentaire au Nordic International Film Festival aux États-Unis.
Frida Kempff continue à explorer la fiction à travers les courts « Dear Kid » (2016), sur une mère suspectant des abus dans un club de natation, et « Wolf » (2017), une fable allégorique sur l’intrusion de la nature dans l’espace domestique.
Son premier long métrage de fiction, « Knocking » (Knackningar, 2021), est un thriller psychologique claustrophobe, centré sur une femme récemment sortie d’un hôpital psychiatrique qui perçoit d’étranges sons dans son immeuble. Le film est sélectionné dans la section Midnight du Festival de Sundance, et salué pour sa mise en scène immersive et son commentaire social sur la marginalisation et la perception du féminin.
En 2024, Kempff revient avec « The Swedish Torpedo » (Den svenska torpeden), un drame historique coécrit avec Marietta von Hausswolff von Baumgarten, consacré à Sally Bauer, première Scandinave à traverser la Manche à la nage en 1939. Loin du biopic conventionnel, le film adopte une approche contemporaine et féministe du destin de cette femme libre, mère célibataire et sportive de haut niveau à une époque où cela relevait de l’exception. Le film est présenté en avant-première mondiale dans la section Centrepiece du Festival international du film de Toronto.
Inspirée par des figures fortes, souvent invisibilisées, et par des enjeux intimes à haute portée politique, Kempff puise dans son passé documentaire pour ancrer ses récits dans une forme de vérité sensorielle. Dans ses propres mots, devenir mère a été un déclencheur de création, nourrissant ses films de cette tension entre aspirations personnelles et contraintes sociales. Elle revendique un cinéma de perspective unique, souvent centré sur un personnage, capturant ses doutes, ses combats intérieurs et son besoin de liberté – qu’il soit incarné par Molly dans « Knocking » ou Sally dans « The Swedish Torpedo« .
Ses œuvres ont été projetées et primées dans les plus grands festivals internationaux, parmi lesquels Cannes, Sundance, Telluride, Londres, Palm Springs, Göteborg ou encore Stockholm.