Pastorale / პასტორალი

de Otar Iosseliani

(Fiction, URSS/Géorgie, 1976, 95’, NB, VOSTF)

avec Rezo Tcharkhalachvili, Lia Tokhadze-Djougueli, Marina Kartsivadze, Nana Iosseliani

Pastorale

Un été, un quatuor de musiciens se rend dans un petit village des montagnes géorgiennes pour répéter. Ils s’installent chez une famille où cohabitent trois générations. Petit à petit, les habitants se retrouvent sous le charme de la musique et la jeune fille de la maison tombe amoureuse de l’un des musiciens.

Prix de la FIPRESCI au Festival de Berlin 1982


« Nous avons donné une forme musicale au film avec deux thèmes : celui des rencontres et celui des adieux. Cela commence avec l’autocar qui arrive et cela se termine par son départ. Le film est fait de passages, de gens qui passent sans s’arrêter, sans avoir le temps de s’occuper des autres. Il y a aussi un autre thème, celui d’un amour qui aurait pu naître en contrepoint du premier. Je ne disposais pas d’une fable forte. Il me fallait donc avoir une forme rigoureuse et juste pour soutenir l’intérêt, pour servir de colonne vertébrale. Mais cela n’a pas été établi à froid, théoriquement. C’est né organiquement du film lui-même ». Otar Iosséliani, Ecran78, n°66, p.26.

« Ce film est en noir et blanc, qui représente, les ombres de la vie. Les couleurs au cinéma sont plus des couleurs que les couleurs de la vie : je ne veux pas colorer car c’est un autre problème. (…) Si on tourne en couleurs, il faut s’occuper des couleurs ». Otar Iosséliani, Ecran78, n°66, p.26.

Otar Iosseliani
Otar Iosseliani

Né en 1934, à Tbilissi, Géorgie, Otar Iosseliani fait de brillantes études de musique avant d’entamer des études scientifiques à Moscou, qu’il abandonne pour intégrer l’institut national de la cinématographie de Moscou. Ses premiers courts métrages Aquarelle (1958) et Avril (1961) sont interdits de diffusion en URSS. Son premier long-métrage La chute des feuilles (1966) retrace la vie quotidienne d’une communauté paysanne dans un style très impressionniste. Son art de distance contemplative dans un style proche de celui de Jacques Tati, son maître revendiqué s’affirme avec Il était une fois un merle chanteur (1971) et Pastorale (1976). Son œuvre oscille entre la fiction et le documentaire. Son attirance vers le langage purement visuel le rapproche des auteurs de la Nouvelle vague française : François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard. Malgré la renommée internationale de leur créateur, ces films seront interdits à l’exportation pendant de nombreuses années. Installé en France depuis 1982, Iosseliani réalise son premier film français Les favoris de la lune en 1984 qui obtient le Grand Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise. Il signe ensuite Et la lumière fut (1989), La chasse aux papillons (1991), Brigands, chapitre VII (1995), Lundi matin (2001) – Prix du Meilleur Réalisateur au Festival de Berlin, Jardins en automne (2005). Hors de son pays, Otar Iosseliani parvient à garder la vision humaniste nuancée d’humour et d’ironie qui a fait le succès de ses films géorgiens. Son dernier film en date est Chantrapas (2009) est une ode à la liberté. Il suit l’histoire d’un jeune réalisateur (alter ego de l’auteur) qui ne fait aucun compromis avec la censure, qu’elle soit idéologique ou économique, au nom de la liberté de la pensée créatrice. Il a également réalisé plusieurs documentaires pour la télévision : Euskadi (1982), Un petit monastère en Toscane (1988) et Seule Géorgie, un triptyque documentaire de plus de quatre heures sur son pays d’origine. www.cineressources.net

Autres films : Hommage aux maîtres

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