Il était une fois un merle chanteur / იყო შაშვი მგალობელი

de Otar Iosseliani

(Fiction, URSS/Géorgie, 1971, 85’, NB, VOSTF)

avec Gela Kandelaki et Gogui Tckheidze

Il était une fois un merle chanteur

Guia Agladze, rêveur et insouciant, est percussionniste dans l’Orchestre symphonique à Tbilissi. Sa vie professionnelle se résume à donner un coup de timbale au début et à la fin d’un concert. Sans cesse en mouvement, Guia vit comme un oiseau sur la branche, au gré de rencontres amicales et sentimentales.


« A deux occasions différentes après la projection du film en URSS le public a posé la même question : « De quoi parle ce film ? ». La première fois, Iosseliani a répondu : « Le film montre comment il faut vivre. », et la deuxième – « Le film montre comment il ne faut pas vivre. » Cette attitude montre bien son intention de laisser ouverte l’interprétation de son œuvre. C’est aux spectateurs de décider dans quelle mesure le protagoniste reste fidèle à ses rêves et dans quelle mesure il respecte les idéaux rationnels du citoyen soviétique. Ce film va mettre en opposition ceux qui pensent qu’il faut vivre chaque jour comme le dernier de leur vie, et ceux qui planifient tout des années en avance. L’importance du film réside en ce que pour certains Guia est un bon exemple, alors que pour d’autres c’en est un mauvais. » Mariam Ananidze, www.lumiere-mag.ru

Otar Iosseliani
Otar Iosseliani

Né en 1934, à Tbilissi, Géorgie, Otar Iosseliani fait de brillantes études de musique avant d’entamer des études scientifiques à Moscou, qu’il abandonne pour intégrer l’institut national de la cinématographie de Moscou. Ses premiers courts métrages Aquarelle (1958) et Avril (1961) sont interdits de diffusion en URSS. Son premier long-métrage La chute des feuilles (1966) retrace la vie quotidienne d’une communauté paysanne dans un style très impressionniste. Son art de distance contemplative dans un style proche de celui de Jacques Tati, son maître revendiqué s’affirme avec Il était une fois un merle chanteur (1971) et Pastorale (1976). Son œuvre oscille entre la fiction et le documentaire. Son attirance vers le langage purement visuel le rapproche des auteurs de la Nouvelle vague française : François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard. Malgré la renommée internationale de leur créateur, ces films seront interdits à l’exportation pendant de nombreuses années. Installé en France depuis 1982, Iosseliani réalise son premier film français Les favoris de la lune en 1984 qui obtient le Grand Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise. Il signe ensuite Et la lumière fut (1989), La chasse aux papillons (1991), Brigands, chapitre VII (1995), Lundi matin (2001) – Prix du Meilleur Réalisateur au Festival de Berlin, Jardins en automne (2005). Hors de son pays, Otar Iosseliani parvient à garder la vision humaniste nuancée d’humour et d’ironie qui a fait le succès de ses films géorgiens. Son dernier film en date est Chantrapas (2009) est une ode à la liberté. Il suit l’histoire d’un jeune réalisateur (alter ego de l’auteur) qui ne fait aucun compromis avec la censure, qu’elle soit idéologique ou économique, au nom de la liberté de la pensée créatrice. Il a également réalisé plusieurs documentaires pour la télévision : Euskadi (1982), Un petit monastère en Toscane (1988) et Seule Géorgie, un triptyque documentaire de plus de quatre heures sur son pays d’origine. www.cineressources.net

Autres films : Hommage aux maîtres

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