Manoel de Oliveira est né en 1908 à Porto, ville à laquelle il reste fidèle toute sa vie. Son film Porto de mon enfance (2001) en est la meilleure illustration. Il fait ses études secondaires en Galice dans un collège tenu par des jésuites, réfugiés portugais en Espagne, après leur expulsion par la République instaurée en 1910. Il évoque cette période dans Voyage au début du monde (1997). Ensuite, il travaille dans l’usine textile paternelle et dans l’entretien des vignobles familiaux. Il débute dans le cinéma en 1931 avec un court métrage documentaire d’avant-garde, Douro Faina Fluvial, qui saura attirer l’attention du critique français Emile Vuillermoz, qui encourage vivement Oliveira à poursuivre une carrière cinématographique. Or, champion du Portugal de saut à la perche et coureur automobile, Oliveira est un homme à multiples facettes, qui consacre une grande partie de son temps à la gestion des affaires familiales. Il signe encore quelques films documentaires à format court dans les années 1930 jusqu’à ce qu’il parvienne à réaliser son premier long métrage de fiction, Aniki Bóbó, en 1942. Le film n’est pas très bien reçu à l’époque, mais est reconnu avec le temps comme un grand classique du cinéma portugais, anticipant sous plusieurs aspects le Néoréalisme italien. Plus de vingt ans plus tard, il réalise son deuxième long, Acte du printemps (1963). Ce n’est qu’à partir des années 1970, après la fin de la censure salazariste, qu’il enchaîne les films à un rythme soutenu : Le Passé et le présent (1972), Amour de perdition (1979), Le Soulier de satin (1985), La Divine Comédie (1991), Le Couvent (1995), Inquiétude (1998), ou encore Belle toujours (2006). Il reçoit de nombreux prix tout au long de sa carrière, dont le Lion d’or pour l’ensemble de l’œuvre en 1985 à Venise, le Prix de l’Âge d’or en 1985 et 1988, le Globo de Ouro portugais pour meilleure réalisation à trois reprises et la Palme d’honneur à Cannes en 2008. Il s’éteint en 2015, laissant derrière lui plus de cinquante films.

Non ou la vaine gloire du commander

Un camion chargé de soldats portugais cahote sur une piste à travers la jungle. Les soldats parlent : de la guerre, celle qu'ils font en Angola en 1974, de son sens, du patriotisme, de la peur, de leur mélancolie, la « saudade ». Le lieutenant mène le récit. Dans ce film, Oliveira revient sur l'histoire [...]

Par |2022-03-13T00:46:00+00:002022-02-26|Commentaires fermés sur Non ou la vaine gloire du commander
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