L’artiste crée des œuvres mêlant image, son et architecture. Ses films tels que Quelle histoire ? (1999) ou Nocturnes (1999) interrogent les rapports entre les images, les sons et proposent une alternative aux formes de récits traditionnels. Anri Sala étudie les ruptures dans le langage, la syntaxe et la musique, invitant à des dislocations créatives, qui génèrent de nouvelles interprétations de l’histoire, supplantant les récits par des dialogues moins explicites et plus nuancés. Ses œuvres sont parfois à la limite de la lisibilité mais il instille cependant des indices narratifs pour que le spectateur puisse appréhender un contexte historique ou politique. Anri Sala est lauréat de nombreux prix tels que The Vincent Award, le Den Haag en 2014 et la Biennale de Venise en 2001.

Mon premier film s’appelle Intervista (1998), et le langage y prend une place importante. Cette première réalisation m’a mis en garde vis-à-vis du langage et de son opacité. De cette réserve vient sans doute mon intérêt pour la musique : c’est une forme de communication beaucoup plus implicite et transparente. En prenant des distances avec la parole, je me suis approché du geste, de ce qu’il annonce : un coude qui devient un coup d’archet, une respiration qui devient un fredonnement plutôt qu’un simple coup d’archet ou un fredonnement… » « Ce qui m’intéresse le plus, ce n’est pas le geste, mais le devenir du geste. » Anri Sala, Bourse du commerce, 2022