Corps en mouvement est le thème de la 16ème édition du Festival L’Europe autour de l’Europe. Et pourtant il y a très peu de traces de COVID 19 dans les films de notre sélection. Il n’y a que quelques allusions. Le corps malade a fait et continue de faire souffrir la société planétaire dans sa globalité mais paradoxalement les artistes-cinéastes ne s’y sont pas encore aventurés. Est-ce parce que la véritable question est une question beaucoup plus vaste que le sujet de la pandémie, qui n’apparaît que comme une complication tragique et absurde au sein d’une interrogation essentielle qui est celle du rapport de l’homme des temps modernes au monde cybernétique qu’il ne maîtrise plus, dans une situation qui paraît être sans issue.
C’est alors avec impatience et curiosité que j’attends et que j’admire déjà en avance les poètes et les penseurs du cinéma qui auront la clairvoyance, la liberté, l’intégrité, le courage et le talent, nécessaires pour imaginer, produire et réaliser les films d’un nouveau monde.
Nous réunissons 100 films de 30 pays dans 10 sections. Au programme, trois sections de compétition de films inédits en France: Prix SAUVAGE; Prix PRESENT; Prix SAUVAGE CORTO de toute l’Europe; hommages aux cinéastes Peter Handke, Jean-Daniel Pollet et Krzysztof Zanussi; Carte Blanche à Gaëlle Jones, productrice de cinéma de recherche » qui ne produit pas les films mais les gens « ; une nouvelle section, Open World, sérieuse et festive, donnera à voir, à travers quelques chefs-d’œuvre de tous les continents, les visions du monde d’ailleurs; Herbert, un barbare dans le jardin, de Rafael Lewandowski honore le grand poète polonais Zbigniew Herbert (1924 — 1998); les séances des sections Rencontres et événements et Connexions, toutes conçues avec les partenaires du festival avec enthousiasme et joie pour célébrer ce nouveau départ.
Les films seront projetés dans nos chères salles parisiennes — le Saint-André-des-Arts, le Studio des Ursulines, le Cinéma l’Entrepôt, la Filmothèque du Quartier Latin et la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, et pour la première fois, le Lincoln, le Balzac, les 7 Parnassiens, mais également au Centre culturel de Serbie, le Centre Paris Anim’ Montparnasse, la Maison du Portugal et la Bibliothèque Polonaise de Paris.
Soyons heureux d’être là, ensemble, les auteurs et les spectateurs, assis à regarder la chronique d’un moment qui a précédé le désastre pour capter le courant de l’avenir qui se dessine. Sur grand écran.
Belle projections, rencontres et projets,
Irena Bilic
Fondatrice et déléguée générale

Irena BilicFondatrice et directrice artistique